(Dérivation orientale -très modeste- à partir de la fable « Le chêne et le roseau » de La Fontaine (22è fable, livre I, Fables, 1688), des peintures de Hokusai et de la vie)
Quand les mânes muets qui habitent nos murs et pénètrent nos vies comme des proies faciles : combat de l'existence
que sont les heures qui passent face à tout ce qui fige et s'infiltre sans détour car le sceau déposé soubassement de nos volontés vives impulsions vœux fort(s) pieux de s'en déraciner
le temps n'efface pas les mots résonnent encore et vibrent les résolutions faussées
les cercles resserrés ouroborent le passé où l'énigme empoigne ce jour revenu qui renaîtra même naïf d'un espoir étrenné de poussière
par-delà, cependant, l'ancestrale joie éclaboussure de printemps
et ta main dans la mienne
un présent
@MC 22 Mai 2021 / texte publié dans la Revue Pojar, numéro 10
Au coin, la flamme
crépite encore,
rouge,
lueur sourde des foyers
Tout
pantomime d'une nuit,
tombée
à peine apparue,
comme le rideau se ferme
sur des scènes
vues, lues, vécues,
à jamais sibyllines.
Les corps lâches,
appesantis
dans la tendresse de lits,
invitent les ombres
aux luttes inconscientes
des esprits
libres - croient-ils.
Les herbes folles
ploient
sous la neige rêvée -
la pluie, plutôt,
réalité
copieuse,
mais
fléchie,
elle-même,
sous le son sec et las,
au rythme des cordes
(semblables, paraît-il)
qu'elle jette en pâture
à ce qui s'ignore encore.
Là où dégoutte
la mélancolie feinte
de chants incapables
de sens,
le silence
se terre
et attend :
Ici frémit l'existence.
@MC le 28 décembre 2020
Pourtant, tout semblait lumineux aujourd’hui, des feuilles jusqu’au ciel !
Dans ce calme de mardi endimanché jusqu’aux tréfonds, où rien ne frissonne sauf les rêves un peu transis, les imaginations molles, où coule le temps auprès de fenêtres, entrouvertes peut-être, sur la vie, sur l’avant – entendre les projets, cela va de soi -, même les nuages blancs n’osent passer trop officiellement.
Un oiseau égaré lance quelques notes vives, toutes pattes liées, cependant, à l’arbre qui, malgré lui, de haute lutte, perd ses plumes.
Bientôt la nuit, bientôt le jour, fusion des hémisphères, en somme. Et s’orienter quand même, vers l’est bien sûr, ou l’ouest, perdus de vue, le nord, le sud, confisqués, dans l’espace désert de mouvement.
Puisque tu as surgi d'une étoile lointaine
d'où les lucioles naissent,
où se dessinent les vents
et pleuvent à plein torrent les possibles de l'être,
Puisque ton regard plein
les transforme encore, et demain, toujours, même,
par-delà les éclairs,
en étincelles vives
Reste - si tu le souhaites -
auprès de moi longtemps.
Ensemble sur le ressort du monde,
Nous tisserons des aubes caravelles
Qui nous porteront loin,
Au-delà de nous-mêmes,
Nous désalignerons les astres trompeurs
qu'on nous vantait indétrônables
Et nous rirons artistes,
De mots sérieux jonglés comme lumière
Sera.
@MC 19 octobre 2020
À cette question, Breton répond suffisamment bien dans l’incipit de Nadja, et comme je n’ai pas cessé d’être encore, je ne saurais y répondre non plus de manière définitive.
Une direction cependant : tombée dans les mots comme dans la vie – avec pour fil d’Ariane les livres, les pages et leur doux et sûr froissement-, je crois fermement aux bienfaits de la littérature. Bienfaits sensuels, intellectuels et éthiques des mots qui cimentent au fond de nous, forcent la réflexion et parfois l’admiration devant la justesse de ce qu’ils signifient, et font ce que nous sommes, par les perspectives multiples qu’ils offrent.