Au matin de nos jours qui se rencontrent enfin
et esquissent, et projettent, et rêvent de chemins
par-delà les cloisons surmontées d'aubépines
L'oiseau-lyre superbe, quand Orphée erre encore,
à l'heure grise, le soir où enfle la mémoire,
siffle d'avenir fou les fils ténus des Moires
Dans ton regard offert à un monde parjure
tant de fois oublieux de ton nom, plein des tiens,
une profonde aurore où s'abîment les cieux
et ce jour encensé de soleil et de bois
où s'intimident les feuilles, les oiseaux fabuleux,
l'univers chamboulé par tes notes soudaines
comme une pluie marine au plus fort du désert.
@MC 22 mai 2021, publié dans la Revue Pojar, numéro 10 de mai 2021